30 - 05
2012
PALMARES
jury, président Nanni Moretti
jury UCR, président Tim Roth
Palme d'or
"Amour" de Michael Haneke (sortie 24 octobre)
Grand prix
"Reality" de Matteo Garone (sortie 22 aout)
Prix d'interprétation féminine (remis par Alec Baldwin)
Cosmina Stratan et ... (pour "Au delà des collines" de Cristian Mungiu)
Prix d'interprétation masculine (remis par Gong Li)
Mads Mikkelsen (pour "La Chasse" de Thomas Vintenberg)
Prix de la mise en scène
"Post tenebras lux" de Carlos Reygadas
Prix du scénario
"Au delà des collines" de Cristian Mungiu
prix de jury
"La Part des anges" de Ken Loach
Caméra d'or, président Carlos Dieges
"Les Bêtes du sud sauvage" de Benh Zeitlin (UCR)
Palme d'or du court-métrage, président : JP Dardenne
"Sessis-Be Deng" de L. Rezan Yesilbas
Michael Haneke / Emmanuelle Riva, Jean-Louis Trintignant
Je tarde un peu pour commenter le palmarès du 65° festival de Cannes et en profiter pour parler du drôle de festival, autant on que off, que j'ai été amenée à vivre lors de cette édition (c'était la 5ème fois que j'y assistais). Si lors des trois premiers festivals de Cannes que j'ai suivis, j'avais en tout et pour tout passé une demi-heure sur le toit d'un hôtel pour recevoir une palme off du meilleur blog (2008) et me précipiter ensuite faire la queue pour l'accès de dernière minute du film suivant, toutes mes journées se passant à courir après une invit pour une projection ou une séance de rattrapage de film et toutes mes nuits à rédiger jusqu'à l'aube, depuis l'année dernière, les regards sur les blogs ayant considérablement évolué, j'avais été invitée à quelques soirées comptées tout en restant le nez sur mon ordi le restant de la quinzaine.
Ray Liotta (avant la présentation de "Killing them softly" d'Andrew Dominik, pas du niveau de "Jesse James"!) / Joshua Jackson
descente des marches de l'équipe du film "Après la bataille" / plage Terrazza Martini
Cette année, l'ouverture du festival n'a pas encore eu lieu que je suis déjà sur une plage le mercredi à l'heure du déjeuner au cocktail d'ouverture de la plage de l'hôtel Gray d'Albion, reconvertie en Terrazza Martini pour le festival, un ami me prévient "attention! les plages c'est dangereux, on s'enlise...". Une plage "sur mesure" où je vais retourner tout le long du festival faire des petites haltes très cool, voire déjeuner, où il y a tous les soirs des fêtes, des concerts, etc... Car toutes les plages de la Croisette étant privatisées (Terrazza Martini, la plus cool chic, Majestic 65, la plus sélect, Orange, la plus pro, Villa Schweppes, la plus festive, Quinzaine/Illy, la plus "ciné", plage Chivas, la plus rétro, etc...), il n'y a qu'une unique solution pour y accéder : qu'on vous offre le sésame (un Pass spécifique). A noter que le patio Canal+, lui, situé de l'autre côté du palais sur le port, est encore plus privé que toutes les plages réunies car il n'existe même pas de Pass pour y accéder, il faut y être invité, le charme discret de la privatisation non ostentatoire, en contraste avec la Croisette. Donc, contrairement aux années précédentes, j'additionne un certain nombre de sésames pour la dolce vita des plages, puis, d'un "petit stop" dans la journée, je passe au "petit tour" en soirée, et il n'y qu'un pas pour basculer, même modestement, dans les fêtes... l'ami avait raison, la VIPsation d'un jour c'est bon pour l'ego mais c'est chronophage. La première semaine, c'est la fête Canal+ dans une sorte de chateau au dessus du vieux quartier du Suquet à Cannes. A l'heure de pointe, on y compte environ 1500 personnes, des buffets copieux qui se remplissent tout seul, du champagne Taittinger, tout ce que la TV compte de stars. Grisant... Cependant, en bonne Pierre(tte) Richard, je trouve le moyen de recevoir un éclat de verre dans le pied, la coquetterie que le sang va tâcher mes belles ballerines en strass Gérard Darel m'interpelle, on m'envoie dans une infirmerie en plein air avec le médecin de garde, très sympa, qui ne peut s'empêcher de remarquer qu'il n'attendait pas un incident de ce genre... Bref! J'en ressort un quart d'heure plus tard avec un bandage sur le pied mais ça n'entame pas mon moral...
Sandrine Bonnaire présente "J'enrage de son absence"/ SDC à l'espace Miramar / arrivée de Claude Lelouch à la fête Canal+
Frédéric Beigbeder à la fête Canal+ / les lieux...
Denis Lavant et Kylie Minogue après la projection de "Holy motors" dont la fête du film ensuite aura lieu dans un parking!
La pluie glacée s'invitant dans le festival, je suis HS durant tout le WE (les pharmacies ont dû augmenter leur chiffre d'affaires cette année), j'accumule le retard dans les films. La seconde semaine, je cours sans cesse, je monte les marches, je descends les marches, je remonte les marches et je griffonne des notes. Le petit problème, c'est que les haltes sur les soirées des plages au retour se substituent à la rédaction appliquée la nuit des critiques de films vus. Donc, le festival se termine par un non stop de petits stops nocturnes : la soirée Paulette le mercredi soir sur la plage Chivas, après le doublé "Sur la route" de Walter Salles (total beat generation qui ne plait visiblement qu'à moi...) et "Holy motors" de Leos Carax qui déchaîne l'enthousiasme (mais pas le mien) ; oui, soudain, il devient indispensable de faire customiser un tote bag Paulette (magazine sixties) avec le nom du blog! Le jeudi soir, dîner du "Cercle" Canal+ Cinéma au patio Canal+. Outre Frédéric Beigbeder (beaucoup plus simple que certains experts ciné patentés...) et ses chroniqueurs, il y a aussi les équipes des émissions cinéma phares de la chaine, celle de Mouloud Achour et celle de Dominique Besnehard (qui a amené Gérard Jugnot, très sympa). Mais aussi les deux scénaristes/acteurs de "Bref!", la nouvelle miss Météo du Grand Journal qui avoue au bar qu'elle a enfin 21 ans (dur!) et un peu tout ce qui "compte" de critiques ciné. Vendredi, soir, sortant du bavard et glacé "Cosmopolis", une heure d'attente, 400 personnes sur le carreau avec invitations qu'on rapattrie finalement salle Bazin (ouf!), m'étant mis dans la tête que je dois photographier "tout ça" pour le blog, j"opère un triplé vers minuit : fin de la soirée Terrazza Martini où je loupe Nastassja Kinski (venue présenter "Tess", section CinéClassics), soirée de clôture de la Quinzaine des réalisateurs sur la plage du même nom, les invités font la queue avec leurs cartons la nuit sur la Croisette, ahurissant! exit... et je termine par ce qui me touche identitairement : la soirée corse sur la plage Villa Schweppes, je twitte "Forza Corsica!" et je m'écroule...
Ouverture UCR salle Debussy avec "Mystery" de Lou Ye / Clotilde Courau et Rossy de Palma
patio Canal+ la nuit lors du dîner du "Cercle" / "Bref!" man
Samedi, même topo, après deux projections au Palais des festivals : "Mud" de Jeff Nichols, beau et bien sage (pas du niveau "Take shelter") et "L'Ivresse de l'argent" de Im Sang-soo (pesante variation de son précédent film, "The Housemaid", lui-même remake de "La Servante", film coréen des années 60), séance de 22h pour laquelle j'obtiens à la dernière minute trois invitations! (la baraka du dernier soir, j'en donne deux et je garde l'orchestre, plus confortable...), place à la soirée Cannes soundtrack** (nouveau prix des musiques des films en compétition décerné cette année au compositeur du film d'Alain Resnais "Vous n'avez encore rien vu") à la villa Schweppes, grand succès de l'initiative, il y a tellement de monde que le quota de sécurité étant atteint, on fait rentrer les invités au compte-goutte, l'attachée de presse (à qui je SMS un SOS) vient me chercher derrière une grille, ses escarpins du soir emplis de sable à la main, surréaliste... Sur place, le groupe Killtronic (beaucoup de charme, le chanteur) et les Airnadettes. Auparavant, ma consoeur du blog "In The Mood for Cannes", en robe de satin blanc pour la suite, m'a donné rendez-vous à la "Chambre noire", lieu éphémère installé à un étage/terrasse de l'hôtel Marriott, encore un concert, des people qui se prennent en photo avec leurs iPhones... Tous en tenue de soirée obligatoire pour accéder au Palais des festivals aux projections du soir (19h) sauf moi qui n'ait pas eu le temps de me changer depuis un déjeuner Illy/prix du court-métrage de la Quinzaine des réalisateurs** (sur la plage de la Quinzaine des réalisateurs), et suis toujours en sandales de curé et chapeau de paille vissé sur le crâne, des sacs à marché et pharmacie à bout de bras, très chic...
PS. Je ne suis pas allée dans deux des lieux incontournables de la nuit festival de Cannes : la villa des Inrocks (il faut prendre une navette) ni au Baron qui migre d'année en année, désolée...
Le dimanche se passe à faire du rattrapage, je sens bien que "Amour" de Haneke va avoir la Palme d'or, foule à la salle Debussy à 14h, 1000 personnes en silence devant le choc du film qui traite d'un sujet contemporain que la société occulte : la fin de vie d'un des deux éléments d'un couple idéal octogénaire, Jean-Louis Trintignant et Emmanuelle Riva sublimes, ça pleure autant que la pluie tombe à la sortie... Je sors pour refaire la queue pour le film suivant "La Chasse" de Thomas Vinterberg (il obtiendra le prix d'interprétation masculine), film sur la pédophilie qui en a rebuté plus d'un lors de sa présentation le dimanche précédent. Soudain, un type qui a perdu les pédales se met à frapper des gens "gratuitement" sous leur parapluie dans l'immense file d'attente, je préviens la sécurité et j'abdique... Mais j'y retournerai pour "Reality" de Matteo Garrone, Grand prix, film sur les mirages de la téléréalité, très Fellinien sur la forme et néo-réaliste italien sur le fond (dans un style diamétralement opposé, on pense à "Bellissima" de Visconti).
Je reviendrai très vite sur les critiques des films mentionnés et d'autres comme le film le plus drôle de la compétition, prix du jury, "La part des anges", signé Ken Loach!
Anna Magnani dans "Bellissima" (1951) de Visconti
photo Marilyn (expo patio Canal+) / Nanni Moretti
red carpet / Terrazza Martini by night
Villa Schweppes (à gauche, je prends en photo le tweet que je viens d'envoyer et que le responsable com a validé! la boucle est bouclée...)
/ "mon" drapeau (à droite)
* Sous la présidence de la réalisatrice Julie Bertuccelli, le prix Illy du meilleur court-métrage de la Quinzaine des réalisateurs a été attribué à "The Curse" de Fyzal Boulifa et une mention spéciale du jury à "Os Vivos tambem choram" ("Les Vivants pleurent aussi") de Basil da Cunha.
** Le Cannes Soundtrack award, sous la présidence de Tcheky Karyo, a été décerné à Mark Snow pour la musique originale du film "Vous n'avez encore rien vu" d'Alain Resnais
https://twitter.com/cannesoundtrack
Cinémaniac "sur le pont", fête Canal+
Cinémaniac avec In the Mood for Cannes à la Chambre noire (Marriott) ; avec Esprit Paillettes, plage Terrazza Martini ; avec Corinne K (agence comCK) on the red carpet
Mots-clés : Cannes 2012
25 - 05
2012
Kylie Minogue à la sortie de la projection de "Holy motors"
Denis Lavant
Kylie Minogue
"Holy motors" de Leos Carax (sortie en salles le 4 juillet 2012)
Compte tenu de l'engouement provoqué par ce film pourtant difficile d'accès, on peut gager qu'il aura un prix genre prix du jury. Denis Lavant, comédien fétiche de Leos Carax, y est éblouissant dans une succession de rôles de compostion qui est le thème-même du film. Un thème ouvert que peut décliner chaque spectateur : on suit un certain Monsieur Oscar dans une limousine conduite par une femme blonde éthérée (Edith Scob).Ce dernier ouvre un carnet de rendez-vous et change de personnage à chaque étape, il passe d'une vie à l'autre, clochard, meurtrier, homme d'affaires, mais existe-t-il autrement qu'en souvenir de tel ou tel personnage lors de son passage sur la terre?
A suivre...
"On the road" ("Sur la route") de Walter Salles (sortie en salles le 23 mai 2012)
Adaptation du roman cultissime éponyme de Kerouac, le film est en phase avec la beat generation dont on sent que le réalisateur Walter Salles connaît bien son sujet. Il d'ailleurs confié lors d'une interview avoir commencé par tourner un doc, quand le verra-t-on? (mystère). Etrangement, les festivaliers n'ont pas aimé ce film magnifique, sans doute l'esprit parasité par le livre quand ce n'est pas une méconnaissance du sujet qui laisse pantois : en conférence de presse, un journaliste étranger pose une question à l'acteur qui joue Allen Ginsberg en commentant que son personnage n'est pas très important! Ici, c'est la veine d'un "Carnets de voyage", le Che avant le Che, sauf que personne ne connaissait son histoire et n'a pu ensuite se sentir lésé par rapport à un livre trop célèbre.
J'écrirai plus tard la critique du film mais un mot sur une fin merveilleuse, le processus de création littéraire mis en image, ce rouleau de papier où Kérouac a écrit la route d'une traite en déroulant la route de la mémoire, les souvenirs de ce drôle de couple fusionnel qu'il formait avec Neal Cassady (Dean Moriarty).
A suivre...
tapis comble / Walter Salles ("Sur la route")
BONUS
Soirée du magazine Paulette sur la plage Chivas (hier soir mercredi), on y fait depuis quelques jours des animations sympa : tatouages éphémères, sac customisés et ce soir-là distribution de lunettes rouges en forme de coeur type "Lolita" ; si la soirée est sur le thème sixties pour le look, l'esprit n'est pas à la galanterie de l'époque, les mecs, invités, serveurs, gardent leurs lunettes en forme de coeur pour eux sur leur coeur et vous envoie vous faire... voir...
Mots-clés : Cannes2012
22 - 05
2012
Ray Liotta
Hier en fin d'après-midi, des voitures officielles en file indienne devant une aile du Carlton, la rue mi-barrée, je peux voir la cortège de limousines de ma fenêtre, je finis par me décider à descendre avec mon appareil photo, c'est la préparation de l'arrivée de l'équipe du film "Killing them softly" d'Andrew Dominik pour la séance de gala du soir de 19h30 (j'ai, pour ma part, vu le film le matin), tous les acteurs sont là sauf Brad Pitt dont on entend qu'il a été mis à l'abris dans une villa... Ray Liotta, Ben Mendelsohn, Scoot McNairy, les quelques festivaliers présents leur lancent "ah! vous n'êtes pas mort?" (en référence aux règlements de compte et leurs personnages dans le film). Mais il y a aussi Joshua Jackson ("Fringe") qui accompagne Diane Kruger qui fait partie du jury et Harvey Weinstein, le producteur, etc...
Dans l'après-midi, je vais à l'Espace Miramar voir un film de la section La Semaine de la critique : "J'enrage de son absence" de Sandrine Bonnaire qui présente le film en minijupe en jean, natte blonde, avec tous ses acteurs dont Alexandra Lamy, excepté William Hurt, le personnage masculin principal du film. Comme d'habitude, la salle du 60° anniversaire étant cette année occupée en priorité par la presse qui n'a sans doute pas assez de place dans ses projections presse, il n'est plus question d'aller rattraper les films le lendemain sauf au Marché du film quand il y a de la place. Donc, la chasse aux invit, sport cannois que le festivalier ne connaît que trop, continue... Hier, je décroche le sésame pour la séance de 22h de ce qui est sûrement le seul film drôle de la sélection officielle, "La Part des anges" de Ken Loach, la salle est ravie, c'est un peu lourd, une farce sociale, mais sympa, avec un très bon scénario.
Ben Mendelssohn
Scoot McNairy
Ray Liotta
Diane Kruger / Joshua Jackson
"Killing them softly" d'Andrew Dominic /SO, compétition (sortie en salles 17 octobre 2012)
On attendait beaucoup de la seconde collaboration de Brad Pitt avec Andrew Dominik avec qui il avait tourné le superbe "L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford" mais mieux vaut ne pas avoir vu le premier film pour apprécier le second. Si la lumière demeure magnifique, la mise en scène de qualité penche parfois vers des effets mode comme cette tuerie avec tir au ralenti sur une musique romantique en strict contre-emploi, bof! Brad Pitt, plutôt mono-expressif, n'est pas au niveau de "Jesse James", loin s'en faut. Mais le film se regarde volontiers bien qu'on regrette que le réalisateur qui avait son propre style s'en aille pencher du côté des frères Coen, voire de Tarantino, était-ce bien nécessaire?
Le sujet : une partie de poker illégale se tient depuis des années dans un tripot tenu par un certain Markie (Ray Liotta), play-boy et "méchant sympa" qui se vante un soir aux autres joueurs de s'être braqué lui-même... Cela donne l'idée à des voyous de braquer à nouveau la partie de poker pour que Markie soit accusé à leur place... Deux bras cassés sous la férule d'un troisième, qui se sont connu en prison, Frankie (Scott MacNairy) et Russel (Ben Mendelsohn), un "type bien" qui vole des chiens pour les revendre et espère accumuler un pécule pour acheter un stock de drogue et devenir dealer... (un peu le genre de personnages tarés de "Jackie Brown" de Tarantino, par exemple). Mais ce braquage d'un jeu, sous contrôle de la Mafia, par deux types minables ne passe pas, cela provoque des remous dans toutes les couches de la pègre qui fait appel à un tueur, Jackie Cogan (Brad Pitt), pour faire le ménage. La situation dégénère...
© The Weinstein Company
Andrew Dominik, déçu par le non succès commercial en Amérique de son "Jesse James" a voulu faire un film sur l'argent et a noté que seul le genre policier permettait de montrer des personnages qui ne s'intéressent qu'à l'argent ; cette micro-économie mafieuse occulte des jeux d'argent qui s'effondre sous l'impulsion d'un braquage sauvage est la métaphore de la crise économique, le film décrivant le nouveau dieu américain : capitalisme. Le film est tiré d'un livre de George V. Higgins qui fut procureur pendant 20 ans. Le réalisateur voulait faire un film mixte entre la screwball comedy et le polar, une "comédie non drôle" comme il le dit lui-même.
"The Angel's share" ("La Part des anges") de Ken Loach /SO, compétition
Quand Robbie, jeune délinquant, rencontre Harry, éducateur au grand coeur qui l'initie à la dégustation de whisky, il le sauve. De son quartier chaud de Glasgow où il est tricard, père de l'enfant de la soeur du caïd rival, Robbie va sortir en adulte grâce à Harry et trois amis qu'il a rencontré lors de leur stage commun de travaux d'intêret général.
à suivre...
"Like someone in love" d'Abbas Kiarostami / SO, compétition
Le Japon de Kiarostami...
à suivre...
Sandrine Bonnaire, ..., Augustin Legrand, Alexandra Lamy, ...
"J'enrage de son absence" de Sandrine Bonnaire /SDC (sortie en salles 31 octobre 2012)
photo Ad Vitam
Un homme, Jacques (William Hurt), revient en France après 8 ans d'absence pour régler la succession de son père, il revoit Mado (Alexandra Lamy), son ex-femme, remariée, un enfant de 7 ans. On comprend rapidement que Jacques et Mado se sont séparés après la mort accidentelle de leur fils. Chemin faisant, Jacques fait un transfert affectif sur le fils de Mado et s'enferme dans leur cave afin qu'il vienne le nourrir en cachette...
Le film joue l'émotion et l'identification, les scènes dramatiques surlignées d'une puissante musique. Mais Sandrine Bonnaire, malgré toute sa bonne volonté, son choix habile de sujets empathiques, est-elle vraiment une réalisatrice douée gagnant à poursuivre une carrière? Heureusement, il y a William Hurt qui porte le film sur ses épaules de comédien d'exception.
BONUS
Présentation hier mardi vers midi dans un salon de l'hôtel Majestic du 7° prix France-Musique/Sacem de la musique de film 2012
Ce prix sera remis au Trianon à Paris le 12 novembre 2012 lors d'un concert exceptionnel où sera jouée l'oeuvre de commande du lauréat 2011 : Bruno Coulais. Dans la sélection 2012, tous pays, tous genres confondus, on trouve 11 films dont "The Tree of life" de Malick, "The Artist" de Michel Hazanavicius, "L'Exercice de l'état" de Pierre Schoeller, "Black swan" de Darren Aronofsky, etc...
francemusique.fr
Twitter : https://twitter.com/francemusique
le compositeur Philippe Schoeller (à gauche) compose pour les films de son frère, Pierre Schoeller, en projet, l'affaire Erignac...
Mots-clés : Cannes2012
20 - 05
2012
l'équipe du film "Les Sapphires" à la sortie de la projection
Hier samedi soir, dans un Cannes bondé comme jamais ("pont" de l'Ascension), une Croisette envahie, sous haute tension (à minuit, entre le Marriott et le Carlton, deux hommes de la sécurité municipale peinent à faire monter dans une voiture de police un type traîné sur plusieurs mètres), après un chemin de croix de projections complètes, salles combles, renvoyée comme une balle de ping-pong d'une porte fermée à une autre ; pour la reprise de "Paradies", salle du Marché du film complète, on m'expédie à la salle du 60° mais elle est réservée en priorité à la presse et aux acheteurs, ensuite, impossible de trouver une invit pour le Mungiu de 15h30, et pour le très demandé "Lawless" de 19h, un des films les plus attendus, je n'essaye même pas, et soudain, un rayon de soleil bleu : "The Sapphires", film en sélection officielle, hors compétition, présenté dans le grand théâtre Lumière à 22h, l'heure où beaucoup se préparent à aller aux soirées, donc l'heure "possible" pour trouver une invit. Une parenthèse salutaire.
"The Sapphires" de Wayne Blair, SO, hors compétition
photo Diaphana
Pitch.
Biopic d'un groupe de quatre jeunes filles aborigènes chantant de la saoul music à la fin des années 60 dans la lignée des "Supremes". Rebaptisées "The Sapphires", le groupe part en tournée sur le front du Vietnam sous la houlette de leur manager, un musicien fantasque qui s'est improvisé coach et impressario.
En 1968 en Australie, trois soeurs, Gail, l'aînée, Cynthia, la délurée, et Julie, la cadette à la voix d'or, qui forment un groupe amateur depuis l'enfance, vont passer un radio-crochet à Melbourne. Elles perdent le concours dans une Australie raciste qui tient à distance la population aborigène considérée comme "la faune et la flore" (sic). En revanche, Dave Lovelace, le pianiste irlandais, alcoolique, fumiste, dont la star est James Brown, est conquis. Viré du club où il travaillait, Dave devient leur manager et leur coach. Exit la musique country qu'elles affectionnaient, Dave leur fait chanter de la saoul, leur apprend à se tenir sur scène. Une chanteuse manque à l'appel : Kay, leur cousine, enlevée à sa mère quand elle était enfant. C'est ce qu'on a appelé "la génération volée", à l'époque, des enfants aborigènes à peau claire étaient enlevés à leur famille par le gouvernement qui les faisait adopter par des familles blanches afin qu'ils apprennent leurs usages et manières. Ainsi, on découvre la cousine Kay en robe année 60 et chignon type Jackie Kennedy chez sa famille adoptive. Mais Kay, qui trimballe des problèmes d'identité à revendre, après un temps de rejet de ses cousines, court les rejoindre. Leur projet : reformer le quatuor de leur enfance et s'envoler faire une tournée dans les zones de guerre du sud Vietnam afin de remonter le moral des troupes américaines. Gail, Cynthia, Julie et Kay débarquent donc à Saïgon, accueillis par Myron, le maître des lieux de "La Parisienne", lieu de vie des soldats. Myron, macho, autoritaire, les expédie aussitôt tester leur tour de chant dans un cabaret, "The Cave", the best black bar in Saïgon, le test est positif, leur tournée validée. Durant la tournée, les filles vont se déchaîner sur scène, esquiver les balles et tomber amoureuses, l'une de Dave, les autres de soldats.
Le film est très sympathique, on aurait enlevé le quart d'heure final un peu niais (avec son lot de happy ends moralement et famialement corrects en cascade) que ça aurait pu être un super-bon film à destination d'un public très large : BO au top, actrices craquantes, acteur charismatique, paysages de rêve. Dans la partie centrale du film au Vietnam, la meilleure part du film, on a bien quelques tentatives de mises en scène sympa mais pas développées ensuite. Mais ne boudons pas notre plaisir, la projection a été très applaudie et le film est une bouffée d'oxygène et d'endorphines.
Wayne Blair, réalisateur et co-scénariste du film, est le fils d'une des "Sapphires". En France, le film distribué par Diaphana, produit par Harvey Weistein (présent à la projection de Cannes) sortira en salles fin 2012
BONUS.
dimanche 20 mai : rencontre avec Sandrine Bonnaire et André Dziezuk, le compositeur de son film "J'enrage de son absence" (Semaine de la critique) dans le cadre de "Cannes soundtrack".
Cannes Soundtrack : pour la première fois, les musiques de films s'invitent aussi en compétition au festival du film!
Pavillon international de la musique (Pantiero, 218), village international du festival de Cannes
Soirée de remise des "Cannes soundtrack awards" pour la meilleure musique de film en compétition le samedi 26 mai à la villa Schweppes (à p. de 20h30)
Twitter : https://twitter.com/PavillonMusique
Vendredi 18 mai, une soirée particulière : la fête Cannoise annuelle rituelle Canal+ dans le jardin d'un monastère au dessus du Suquet dominant toute la baie de Cannes. Une soirée "place to be" au superlatif (avec liste d'attente pour en être longue comme la Croisette...) qui pointait environ 1500 personnes, invités rassasiés...
Fête Canal+ vendredi 18 mai / Claude Lelouch
Stéphane Guillon / Charlotte LeBon
Arianne Massenet / Frédéric Beigbeder
Maïtena Biraben
Fête Canal+ vendredi 18 mai, CNM
Mots-clés : Cannes2012,
The Sapphires,
Wayne Blair