13 - 05
2009
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Arrivée tardive à Cannes à cause d'un TGV en panne, stop à l'hôtel et je file à la Plage Orange prendre la température, récupérer quelques infos, doc et sésame de la plage privée, miracle, j'en repars avec une invit pour la soirée d'ouverture, je cours me changer, les marches ferment à 18h25... Je croise Sandra de "In The mood for Cannes" qui se dirige calmement vers le tapis rouge, fin prête en robe longue très chic quand, asphyxiée par le pas de course, je n'ai pas encore ouvert ma valise... Nouveauté, les invités à la projection du Palais des festivals n'arrivent plus par le jardin où les demandeurs d'invit à l'arraché pouvaient les stopper pour obtenir un ticket argenté qu'ils posséderaient en trop, ces privilégiés tant enviés sont à présent parqués au beau milieu de la rue en bas du Palais entre deux barrières avec des limousines et des flics de part et d'autre. Les photographes professionnels du jardin s'y sont déplacés et courent en marche arrière pour prendre des photos...
Sur les marches, où sont plantées en tableau vivant des petites danseuses ingénues en tutu blanc, c'est toujours le lieu de pélerinage entre Lourdes ou Venise, un couple me demande des les immortaliser en photo, des inconnues s'amusent à poser comme les rares stars venues pour l'ouverture : la discrète ministre de la culture Christine Albanel flanquée de Jean Rochefort, Samuel le Bihan et Elsa Zylberstein, quelques ambassadrices L'Oréal, Agnès Varda, Jean-Pierre Darroussin, Hafsia Herzi en soie rose, amincie d'une bonne dizaine de kilos, dont on verra plus tard que c'est elle qui déclarera le festival ouvert auprès de Charles Aznavour. Pourquoi Aznavour à Cannes? Pas pour les 50 ans de la nouvelle vague ("Tirez sur le pianiste" de Truffaut, Edouard Baer, maître de cérémonie comme en 2008, parodiera Truffaut avec une phrase du "Dernier métro", aimer est une joie et une souffrance, c'est dans l'air...). Non, Aznavour fait la voix de "Up" dans la VF et bien qu'on passe la VO, la salle se lève pour le fêter, idem pour l'arrivée de la présidente Huppert en dentelle beige, la salle se lève, il faut dire qu'elle a la grâce, filiforme mais grande dame, le blond vénitien des cheveux comme les films d'or de la robe, la voix sobre et cristalline, l'émotion retenue. La cérémonie est profil bas, la salle n'est d'ailleurs pas complètement remplie, Edouard Baer, aisance parfaite, ne dit pourtant pas grand chose, au jury, la future ex-femme de Sean Penn, Robin Wright, a osé une robe platine avec un chignon bouclé qui la fait ressembler à Sarah Jessica Parker, même l'excentrique Asia Argento a renoncé à l'excentricité... Le meilleur de la cérémonie, ce sont les extraits des films en compétition qui mettent l'eau à la bouche. Et aussi les extraits de quelques films d'Isabelle Huppert, "La Dentellière" de Goretta, "Violette Nozières" de Chabrol, "Loulou" de Pialat, "Les Soeurs Bronté", de Téchiné "Sauve qui peut la vie" de Godard, etc... que du beau...
J'entendais ce matin à la radio que pas mal de spectateurs n'aiment pas les lunettes nécessaires pour voir les films en 3D, ça leur donne des migraines, des nausées même pour certains. Vrai, ça peut donner des céphalées, surtout si on a des prédispositions, je viens d'en faire l'expérience et je suis sortie de la salle au bout d'une heure de "Up" à lunettes obligatoires, le film Pixar d'ouverture. Ces caisses de lunettes pour tous à l'entrée de la salle du Grand théâtre Lumière, ça amuse surtout le délégué Thierry Frémeaux qui demande à faire une photo de la salle binoclée : mais est-ce une bonne idée sanitairement parlant, quand on craint tant la contamination pour une grippe mexicaine qui a manqué de faire annuler le festival, de se repasser des lunettes pas nettoyées, encore moins désinfectées, d'un nez enrhumé à une joue acnéique d'une séance à l'autre... Sans parler du risque de conjonctivite et autres dermatites avec ces lunettes collectives...
Donc "Up" est un film qui ressemble à un cube en verre avec les sous-titres devant l'écran en avant du cube (avec lunettes 3D) ou avec les images et les sous-titres flous et/ou en double (sans lunettes 3D). Dans les deux cas, c'est un gadget qui n'augure en rien une future génération de films à visionner dans ces conditions précaires quasi-expérimentales. Le récit, sans pourtant égaler en rien "Wall-E", véritable conte écolo-philosophique, est néanmoins touchant, démarrant par l'histoire d'amour d'un couple qui vieillit ensemble aussi longtemps qu'il s'aime, long prologue auquel on ne s'attend pas. Quand Ellie finit par mourir avant Carl, qui a toujours nourri une vocation d'explorateur, le veuf va passer à l'acte et réaliser ses rêves. La photo de sa femme disparue sur la cheminée, son home sweet home encerclé par les machines et le "progrès" (on revient à l'observation que "science sans conscience n'est que ruine de l'âme" comme dans "Wall-E"...), Carl Fredriksen, 78 ans, vieil homme grincheux ayant bricolé sa maison en ballon dirigeable, s'envole vers l'aventure en Amérique du sud sur les traces de Charles Muntz, l'explorateur culte de sa jeunesse. C'est sans compteur la présence d'un squatter, un jeune scout d'une dizaine d'années... Paradoxalement, malgré sa forme la plus drastique d'un film d'animation ludique, le sujet du film cible un public âgé auquel il est spécifiquement destiné avec le message qu'à presque 80 ans, on peut encore espérer réaliser ses rêves de jeunesse...
Sur la plage Orange avant J1 la soirée d'ouverture...
Entre le Majestic et le voisin Noga Hilton, de l'autre côté de la Croisette, la plage Orange héberge le restaurant Costes, installé sous une tente entre le lounge Orange et la tranche de plage parasols et transats. Je me renseigne sur les horaires (12h/2h du mat) me souvenant que l'année dernière, je n'avais jamais le temps de manger et finissait souvent chez Haagen Daaz dans la nuit, pas très diététique... Demain, je regarderai les prix... Pour l'heure, on peaufine les préparatifs, il y a surtout le staff dont le séduisant dir com Orange qui jongle avec deux Blackberries et trouve quand même le temps entre deux conversations téléphoniques de m'offrir une invit à monter les marches ce soir pour l'ouverture...Je suis aux anges, n'ayant même pas eu le temps de récupérer mon Pass, cette invit se suffit à elle-même (c'est rare, la plupart des invit nécessitent aussi un Pass).
Entre le Majestic et le voisin Noga Hilton, de l'autre côté de la Croisette, la plage Orange héberge le restaurant Costes, installé sous une tente entre le lounge Orange et la tranche de plage parasols et transats. Je me renseigne sur les horaires (12h/2h du mat) me souvenant que l'année dernière, je n'avais jamais le temps de manger et finissait souvent chez Haagen Daaz dans la nuit, pas très diététique... Demain, je regarderai les prix... Pour l'heure, on peaufine les préparatifs, il y a surtout le staff dont le séduisant dir com Orange qui jongle avec deux Blackberries et trouve quand même le temps entre deux conversations téléphoniques de m'offrir une invit à monter les marches ce soir pour l'ouverture...Je suis aux anges, n'ayant même pas eu le temps de récupérer mon Pass, cette invit se suffit à elle-même (c'est rare, la plupart des invit nécessitent aussi un Pass).
Cannes chez soi...
Comme je suis invitée par Orange à suivre le 62° festival de Cannes (voir mon billet précédent...), outre mon billet quotidien de la Plage Orange de J1 à J12, je donnerai tous les jours une idée de programme qui me plait sur Orange Cinéma Séries spécial Cannes du lendemain...
Pour Jeudi 14 mai à 23h00, "Sous le soleil de Satan" (1987) de Maurice Pialat avec Gérard Depardieu et Sandrine Bonnaire qui fait partie des soirées tardives "Cannes scandales" sur Orange ciné novo. Adapté d'un roman de Bernanos, ce n'est pas tant le film qui fait scandale à Cannes que la soirée du palmarès : lors de la remise de la Palme d'or à Pialat, ce dernier est hué par une partie de la salle, il répond alors au public que lui non plus ne les aime pas...
Demain jeudi 14 mai....
C'est la Quinzaine des réalisateurs qui vole la vedette à la compétition officielle en présentant "Tetro" de Coppola qu'on n'annonce pourtant pas se déplaçant lui-même à Cannes...
En sélection "Fish tank" d'Andrea Arnold et "Nuits d'ivresse printanière" de Lou Ye, le film chinois interdit en Chine...
C'est la Quinzaine des réalisateurs qui vole la vedette à la compétition officielle en présentant "Tetro" de Coppola qu'on n'annonce pourtant pas se déplaçant lui-même à Cannes...
En sélection "Fish tank" d'Andrea Arnold et "Nuits d'ivresse printanière" de Lou Ye, le film chinois interdit en Chine...
Mots-clés : Cannes 2009, \
Commentaires
Alors, comme ça, la 3D donne la migraine ?
Je t'ai envoyé un petit mail pour te supporter pendant cette semaine infernale ;)
labosonic - 13.05.09 à 13:19 - # - Répondre -
nettoyage des lunettes
En effet, pas très hygiénique de ne pas nettoyer les lunettes, cela ne se fait pas. Quelle honte pour un festival de Cannes (au futuroscope, les lunettes sont nettoyées à chaque passage en salle, à la cité des science, il y a distribution de lingettes désinfectantes. Pour ma part, je repartirai sur des lunettes en carton polarisante comme aux USA, elles sont tout simplement jetable et le carton est recyclé !!!
zoublig - 14.05.09 à 16:07 - # - Répondre -