Twitter

CinéManiaCannes 2009



www.cinemaniacannes.fr

Le Blog invité au 62° festival de Cannes par
Orange Cinéma Séries..
.

Le blog dans la sélection La Boite à blogs sur
le site
www.lemonde.fr...
 

CinéManiaCannes 2008

   
www.cinemaniacannes.fr

CinéManiaCannes

 


 

 

 

 




Cannes 2009 de J1 à J12

La collision "Melancholia" de Lars Von Trier, l'ennui zen "Hanezu no tsuki" ("Hanezu") + "L'Apollonide"

mardi/mercredi 17/18 mai 2011



18 - 05
2011
Version imprimable -Commenter l'article



Malgré les déclarations provocatrices de Lars Von Trier en conférence de presse, notamment antisémites qui l'ont conduit à s'excuser publiquement, la salle était bondée hier soir à 22h30 pour la présentation officielle de "Melancholia", récit allégorique de la propre dépression nerveuse du réalisateur. Peu ont applaudi mais peu sont sortis de la salle pendant la projection... Merci à mon blogueur préféré de m'avoir permis de voir le film dans de bonnes conditions...

 
"Melancholia" de Lars Von Trier
 
  
photo Les Films du Losange   / sortie 10 aout 2011

Pitch.
Le jour de son mariage, durant une réception luxueuse dans le chateau de son  beau-frère, une jeune femme craque et plonge dans la dépression. Pendant ce temps, la planète Melancholia s'approche dangereusement de la terre.


Avant le générique, tout est dit, tout est montré, la mariée gisant dans l'eau, la collision de la terre avec la planète Melancholia, etc... Le jour de son mariage, Justine (Kirsten Dunst) sourit trop, a un air heureux qu'on dirait un brin forcé. Mais elle va cesser de se forcer quand sa mère (Charlotte Rampling), excentrique et dure, fait une déclaration aigre à la table de réception. Une réception fastueuse organisée dans la maison de sa soeur Claire (Charlotte Gainsbourg) et son riche beau-frère (Kiefer Sutherland) d'où elle s'échappe. Elle et sa mère vont prendre un bain en plein dîner... Le père, futile, danse comme une toupie.

Deux parties dans ce film qui est une brillante démonstration allégorique de la dépression nerveuse : deux soeurs, Justine et Claire, la blonde polaire et la brune solaire... Justine est incapable de vivre, engourdie physiquement, asphyxiée musculairement par une forme aigüe de dépression nerveuse, la mélancolie ; Claire est le versant angoisse de cette dépression, terrorisée par la peur de mourir, elle ne cesse de consulter internet pour lire les prédictions des experts scientifiques quant à la véracité de cette menace que la planète Melancholia rentre en collision avec la terre.

L'une n'aime pas la vie, l'autre a peur de la mort, c'est le conflit des deux versants d'un état psychique où il serait trop confortable de s'en tenir à la position de Justine, la somatisation d'un mal intérieur qui vous rend indifférent à presque tout car "Madame angoisse" (comme l'appelait la fille de Simenon, qui s'est suicidée, dans un livre posthume que son père a fait publier) ne vous lâche pas. Justine, lors de la réception de mariage, essaie vainement d'appeler à l'aide des "sourds", sa mère, son père, son mari, sa soeur, aucun n'a le temps de lui répondre. Les hommes de la vie des deux soeurs, Justine et Claire, vont être balayés en deux temps trois mouvements, le mari démisssionne, le beau-frère est recouvert de paille après un accident dans une écurie, des hommes aimants mais idiots, trop réels, "équilibrés", inutiles.


Il y a dans ce film un mélange de naïveté et de poésie, un parti pris symphonique un peu lourd parfois (Wagner) ; certaines scènes superbes comme Justine nue au clair de lune qui la balaye en noir et blanc. Kirsten Dunst est magnifique et mériterait amplement le prix d'interprétation.



"L'Apollonide" de Bertrand Bonello


  
photo Haut et Court   / sortie 21 septembre 2011
Pitch.
A l'aube du XX° siècle, une prostituée d'une maison close haut de gamme est défigurée par un client, l'après accident sonne le début de la fin. Portrait de l'intérieur d'un lieu clos où les prostituées vivent un peu comme des pensionnaires et partagent leurs espoirs et désespoirs.


Ces souvenirs de la maison close l'Apollonide sont lugubres, je ne vois pas d'autre mot. Dans des décors d'époque (XIX°), des robes très belles, des personnages crédibles de prostituées pensionnaires de la maison close, on filme des instants de vie sur deux époques, avant l'accident vers 1890, et après vers 1900. L'accident, c'est la synthèse d'un certain nombre de références, encore un homme avec un petite boite, comme celle du japonais de Madame Anaïs dans "Belle de jour" qui terrifie les prostituées, mais ici, on a affaire à un client, apparemment schizophrène, qui va défigurer une prostituée qu'il connaît bien, dont il est un "habitué" pour lequel elle a des sentiments forts, après qu'elle lui ait raconté un rêve précis, une blessure typiquement "Dalhia noir", la tension monte quand elle lui propose de le rejoindre dans une chambre aux rideaux noirs. La blessure atroce lui ouvre une bouche immense d'une oreille à l'autre, la carrière de Madeleine, dit "la juive", est finie.

Ensuite, seconde époque, c'est le début de la fin, la prostituée centrale est devenue trop vieille (28 ans), le notaire propriétaire des murs de la maison close veut augmenter le loyer dans des proportions drastiques, la "Madame" (Noémie L) ne peut plus payer. On poursuit les allers et retours avec la belle époque de l'Apollonide au fait de sa gloire, ses prostituées chics, propres, subissant des contrôles de santé, son ambiance pensionnat des toutes ces filles ensemble sympa les unes avec les autres, rêvant qu'un client rachète leurs dettes et les épouse.

Comme on pourrait le dire de bien d'autres films en ce moment, le film une longue succession de tableaux qui dure deux heures, avec un souci réaliste de montrer l'intimité des prostituées quand elles se lavent, tentent de désinfecter leur corps, dorment ensemble après les nuits avec des clients, fument de l'opium pour tenir le coup. Le fil narratif, c'est donc Madeleine, la prostituée défigurée qu'on finira, pour renflouer la maison close en faillite, par louer très cher dans des orgies huppées où des grandes bourgeoises veulent des monstres. Mais pourquoi tous ces films sont-ils d'autant plus longs qu'il n'y a pas grand chose à raconter?



"Hanezu" de Naomi Kawase


photo Memento


Pitch.
Dans la région d'Asuka, à Nara, berceau du Japon, deux générations s'affrontent par images interposées : les anciens qui avaient le plaisir de l'attente des évènements extérieurs, les modernes qui veulent régenter rapidement leur vie.


Le film compare deux générations, celles d'autrefois qui se satisfaisaient de l'attente, y trouvaient du plaisir, et celles d'aujourd'hui, ayant perdu le sens de l'attente, incapables de profiter du présent, s'accrochant à l'illusion qu'ils ont le pouvoir de diriger les choses, les évènements. La réalisatrice montre surtout la nature mais deux natures, celle de la région d'Akusa, à Nara, le berceau culturel du Japon, où réside la réalisatrice :  avec trois montagnes qu'on disait jadis habitées par des dieux, considérées comme l'expression du karma humain. Les montagnes sont toujours là mais le couple moderne Takumi et Kayoto, qui habitent la région, héritiers des espoirs non réalisés de leur ancêtres, passent à côté de leur vie.

Hanezu est un mot ancien apparu dans la poésie japonaise du 8° siècle (Manyoshu) riche de 4500 poèmes, il signifie un ton de rouge. Or, il a été dit que le rouge est la première couleur que reconnaît l'être humain, la couleur du sang, du soleil, du feu. Néanmoins, le rouge est fragile, s'affadit, se décolore, on le voit dès le début du film quand Takumi teint un tissu avec une teinture rouge cerise, dont on se demande, à première vue, si c'est du sang ou du colorant, et fait sécher ensuite des étoffes à rosées et pas rouges. Et le sang d'un homme brisé coulera vers la fin du film...

Un homme et une femme qui en aime un autre, l'avoue enfin bien tardivement, le conduit au désespoir. Pas sécurisée par l'autre homme, cette femme lui fait croire qu'elle a avorté de leur enfant qu'elle portait, l'homme hurle sa douleur. Adéquation entre les liquides naturels et corporels, la pluie, les larmes, la lave, le sang, etc...



PS. je complèterai ces critiques rapides plus tard... 

Mots-clés : , , , , , ,



Share


4530
Lectures
2
Commentaires
Commenter l'article

GB. - It. - Pt. - De. - Es.


Article précédent - Commenter - Article suivant -

Commentaires

Ouh la !

Mais elle m'avait l'air drôlement gaie la sélection de cette année ^^

FreMJG - 25.05.11 à 14:29 - # - Répondre -

Re: Ouh la !

Le seul film très drôle et mon préféré aussi, c'est "Habemus papam" de Nanni Moretti (et aussi "Pater" de Cavalier dans une certaine mesure)...

vierasouto - 26.05.11 à 10:47 - # - Répondre -

Commenter l'article


(c) 2008 - CineManiaC

turbine sous Viabloga grâce au thème Clap de Labosonic.

Mentions légales

Contact - Liens - Newsletter