23 - 05
2010
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Juliette Binoche, Mathieu Amalric lors du photocall après le palmarès
PALMARES 2010
Prix du jury
"Un Homme qui crie" de Mahamat Saleh Haroun (remis par Asia Argento), sortie 22 septembre 2010
Prix du scénario
"Poetry" de Lee Chang-dong (remis par Emmanuelle Devos), sortie?
Prix de la mise en scène
Mathieu Amalric pour "Tournée" (remis par Kirsten Dunst) sortie 30 juin 2010
Prix d'interprétation féminine
Juliette Binoche pour "Copie conforme"(remis par Guillaume Canet), sortie 19 mai 2010
Prix d'interprétation masculine
Javier Bardem pour "Biutiful" ex-aequo avec Elio Germano pour "La Nostra vita" (remis par Diane Kruger), sortie 25 aout et 22 décembre 2010
Grand Prix
"Des Hommes et des dieux" de Xavier Beauvois (remis par Salma Hayek) sortie 8 septembre 2010
Palme d'or
"Oncle Boonmee, celui qui se souvient des vies antérieures" d'Apichatpong Weerasethakul remis par Charlotte Gainsbourg / sortie?
conférence de presse des lauréats après le palmarès
Apichatpong Weerasethakul, Xavier Beauvois
Mahamat Saleh Haroun, Lee Chang-dong
Javier Bardem et Alejandro Inarritu lors de la présentation de "Biutiful" (photo Isabelle Vautier) / Javier Bardem arrivant à la soirée de clôture
Thierry Frémeaux et Xavier Beauvois lors de la présentation "Des Hommes et des dieux" (photo Isabelle Vautier)
par Benoit Thevenin en direct de Cannes
Le cinéma apaisé d’Apichatpong Weerasethakul tranche avec les évènements qui meurtrissent depuis de longs mois Bangkok, la capitale du pays. Dire que le cinéaste ne rend pas compte de la réalité politique et sociale de la Thaïlande est un fait jusqu’ici pas démenti, mais ça ne l’empêche pas d’être un cinéaste fascinant. Le cinéma qu’offre Apichatpong Weerasethakul est en premier lieu sensoriel, puis métaphorique et poétique. Le cinéaste nous installe dans une ambiance qui nous fait ressentir immédiatement une véritable communion avec la nature. C’est ce cadre là qu’investit le cinéaste, qu’il nous offre et qu’il sublime.
Comme avec ses précédents films, Apichatpong Weerasethakul nous conduit dans la jungle, reste obsédé par les esprits et l’idée de réincarnation. La ballade sauvage est hypnotique tant chaque plan est un miracle dans sa composition. Il se dégage une impression de pureté, sans doute du fait de cette lumière douce et particulière qui affirme le caractère de chaque image. Et c’est d’abord ça que le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul propose. Ses films ne sont pas intéressants d’un point de vue narratif mais sondent l’intériorité des spectateurs. La façon poétique dont son évoquées des thématiques universelles comme la fin de vie et la mort, la réincarnation, permet d’instaurer une connexion avec les nos propres représentations.
Apichatpong Weerasethakul invite à une sorte de méditation, selon une démarche singulière dont on conçoit légitimement qu’elle puisse décontenancer. Il faut accepter l’idée d’une expérience de cinéma, qui est contemplative plutôt que narrative mais qui ne manque pas d’avoir une raisonnance quand même. Il faut accepter la part de mystère, se laisser attraper par l’univers du film, la puissance des images, leurs caractères magique et ensorcelant.
BT/Laterna Magika
Mots-clés : Cannes 2010, Palmarès 2010, Oncle Boonmee, Apichatpong Weerasethakul