fête Canal+ à Mougins vendredi soir
On ne compte plus les fois où les projections sont complètes, c'est le phénomène "premier week-end". Jeudi soir, essai de l'ouverture de la Quinzaine des réalisateurs (avec "The Congress d'Ari Folman). Quand on annonce complet (je n'ai fait la queue qu'une heure et ça ne suffit pas), je me dirige vers l'espace Miramar, proche, où a lieu l'ouverture de la Semaine de la critique (avec "Suzanne"), plus de places non plus même pour certains festivaliers, un carton d'invitation personnelle en main. Vendredi 15h, salle Bazin de rattrapage, il y avait tellement de gens à attendre trop tôt "The Bling ring" de Sofia Coppola (Un Certain regard) projeté à 16h qu'on a rempli la selle avant l'heure où on devait l'ouvrir, question de sécurité, a dit le vigile. Aujourd'hui à 15h, c'est le Desplechin où on ne passe pas en accès de dernière minute... Programmé trois fois dans la journée, le premier film américain d'Arnaud Desplechin ("Jimmy P.") suscite l'engouement, sans doute à cause de la présence au générique de Benicio Del Toro. Donc, pour le film japonais de Kore-Eda, "Tel père, tel fils", mieux vaut se munir d'invitations... Il faut dire que la pluie, omniprésente et paralysante comme rarement à Cannes, pousse les gens à se réfugier dans les salles, le stop plages en journée étant peu viable. En revanche, les soirées se multiplient, hier soir, je m'en vais à la fête Canal+, la soirée la plus prisée du festival, comme chaque année. Des navettes emmènent les invités à Mougins (à une quinzaine de kms de Cannes) dans une somptueuse villa avec créatures "Barry Lindon" à l'accueil et buffets Lenôtre. Fin du fin, un photographe propose aux invités de les photographier, puis de leur envoyer aussitôt la photo sur leur boite mail, une jeune femme avec un iPad présentant le résultat et tapant leur adresse mail en direct. Ce soir, avait lieu la fête Orange sur la plage Orange, forte affluence mais rien à signaler (hormis un mur numérique) qu'une salle dansante aux murs blancs et du champagne à volonté mais, en bonus, des petits cadeaux à la sortie du vestiaire.
Le film de Ozon est une tentative maladroite de greffe sur les problèmes d'adolescence du thème du célèbre "Belle de jour" de Bunuel, on y voit d'ailleurs une scène sosie de celle où Sévérine est allongée après une passe avec un client à mine patibulaire, la femme de chambre la plaint, elle lui répond "qu'est-ce que tu en sais?"... Ici, l'héroïne, Lea, prendra un air entendu sans un mot... Bref! N'est pas né le réalisateur qui fera un "Belle de jour" de nos jours.
Ca démarre banalement avec la rationalisation de l'histoire : en été, en famille recomposée, la mère, le beau-père, le petit frère, Isabelle, une jeune fille de 17 ans, découvre sa sexualité ; draguée par un allemand de son âge, elle accepte de coucher avec lui pour que "ça soit fait" mais quelle déception que cette première fois gauche... Retour à Paris en automne, Isabelle est devenue Léa, étudiante en lettres aux heures ouvrables, prostituée en fin d'après-midi, comme la Sévérine de "Belle de jour". Si l'argent semble le moteur, le danger de l'inconnu (frapper à une porte d'hôtel, découvrir un inconnu) est la pulsion première. Sans doute aussi, la distance que confère l'argent permet à Léa d'accéder à la sexualité pure sans sentiments.
Mais un jour, l'accident d'un client âgé qu'on voit venir gros comme une boite de Viagra dans une salle de bain. Léa démasquée par la police, sa mère dévastée, redevient Isabelle (en hiver) avec un nouveau petit ami de son âge qui ne convient pas plus que l'allemand du départ. Il y a aura donc un printemps...
Pour la troisième fois, Ozon a choisi des chansons de Françoise Hardy. Le grand défaut du film, c'est de vouloir expliquer les méandres psychologiques pervers de l'adolescence, pire, de décrire la génération d'aujourd'hui nourrie aux vidéos porno sur internet qu'Ozon tente de comprendre... Et l'absence de mystère, le grand absent du film...
accueil de la fête Canal+ au Park à Mougins vendredi soir ; le réalisateur Régis Warnier
le couturier Christophe Guillarmé ; Didier Allouch
l'équipe du "Petit Journal" ; trois dames du "New Burlesque" (vues dans "Tournée" de Mathieu Amalric)
Blondes (Laurence Ferrari à G et Lorie à D)
"Like father, like son" ("Tel père, tel fils") de Kore-Eda Hirokazu
Un très beau film épuré et fluide qui traite d'un sujet "parlant" à la plupart des gens : les liens du sang sont-ils prépondérants dans le statut de parents? Et comment faut-il élever ses enfants?
Deux familles, un architecte surbooké, obsédé par sa réussite professionnelle, son épouse et leur fils, un commerçant de banlieue, son épouse et leur fils du même âge. L'architecte n'a pas le temps de s'occuper de son fils de 6 ans sauf pour lui imposer des règles comme jouer tous les jours du piano. Soudain, le couple est convoqué à la direction de l'hôpital de province où a accouché l'épouse 6 ans auparavant : un échange s'est produit entre deux enfants, leur fils n'est pas physiologiquement leur fils. L'architecte et son épouse vont alors rencontrer le couple qui élève leur "vrai fils", un commerçant débonnaire, bon vivant, proche de ses enfants, jouant avec eux, et son épouse. Les deux gamins sont différents, fruit de leur éducation, le premier docile, inhibé, le second beaucoup plus vivant.
Un échange d'enfant entre les deux familles est alors envisagé, conseillé vivement par la direction de l'hôpital. Le film aborde le thème de la teneur des liens qui unissent les parents et les enfants au delà des liens du sang. Mais ça va plus loin, le film se penche aussi sur les différences d'éducation que dispensent ces deux pères (les femmes ne sont pas décisionnaires...), les deux familles appartenant à des classes sociales bien distinctes. A deux classes sociales correspondent ici deux idées de la paternité.
Le film, fin et sensible, qui ne manque pas d'un brin d'humour, pourrait bien grapiller un prix...(pourquoi pas la Palme d'or?)
Deux familles, un architecte surbooké, obsédé par sa réussite professionnelle, son épouse et leur fils, un commerçant de banlieue, son épouse et leur fils du même âge. L'architecte n'a pas le temps de s'occuper de son fils de 6 ans sauf pour lui imposer des règles comme jouer tous les jours du piano. Soudain, le couple est convoqué à la direction de l'hôpital de province où a accouché l'épouse 6 ans auparavant : un échange s'est produit entre deux enfants, leur fils n'est pas physiologiquement leur fils. L'architecte et son épouse vont alors rencontrer le couple qui élève leur "vrai fils", un commerçant débonnaire, bon vivant, proche de ses enfants, jouant avec eux, et son épouse. Les deux gamins sont différents, fruit de leur éducation, le premier docile, inhibé, le second beaucoup plus vivant.
Un échange d'enfant entre les deux familles est alors envisagé, conseillé vivement par la direction de l'hôpital. Le film aborde le thème de la teneur des liens qui unissent les parents et les enfants au delà des liens du sang. Mais ça va plus loin, le film se penche aussi sur les différences d'éducation que dispensent ces deux pères (les femmes ne sont pas décisionnaires...), les deux familles appartenant à des classes sociales bien distinctes. A deux classes sociales correspondent ici deux idées de la paternité.
Le film, fin et sensible, qui ne manque pas d'un brin d'humour, pourrait bien grapiller un prix...(pourquoi pas la Palme d'or?)
Mots-clés : Cannes 2013